Le culturisme est-il soluble dans la fédération?
10 septembre 2014.
Il y a une volonté (louable) de la fédération de gérer nos 3 ou 4
disciplines de manière homogène: mêmes instances pour toutes les disciplines,
présence de culturistes dans toutes les instances et commissions, schéma de
communication semblable sur toutes les disciplines, présence fédérale
multisport au salon du body, même attention pour toutes les finales, même
attention pour les masters, même sérieux pour le respect des codes et
règlements, même appel au bénévolat, etc... sur le papier c'est parfait.
L'organigramme fédéral, sur le papier, montre une dynamique qui appliquée à la
fédération est sensée entraîner, dynamiser toutes les disciplines. C'est ce que
j'appellerais la solubilité des disciplines dans la fédération; la possibilité
de développer toutes les disciplines grâce à une dynamique fédérale.
Oui mais voilà. Toutes les disciplines ne sont pas dans la même situation.
Le système de représentation et la conjoncture font que le culturisme subit une
situation particulière. Outre son déclin relatif (voir le rapport annuel),
outre le fait que le culturisme (comme la musculation) n'est même pas un sport
de haut niveau, la relativement faible représentation du culturisme au sein de
la fédération ne permet pas cette (re)mise en mouvement que d'aucun
souhaiterait.
Ainsi par exemple la commémoration du centenaire fédéral et haltérophile
(noter qu'il ne s'agit en fait du centenaire ni de l'un ni de l'autre, et que
cela pourrait être une belle occasion de fêter 100 ans d'interdisciplinarité)
n'a produit ancun effet jusqu'à présent et probablement n'aura guère
d'incidence sur le culturisme.
Les représentants du culturisme au sein de la
fédération sont actuellement 15 dont 10 élus (même si 6 membres élus de la CSNC
ont souhaité renoncer à leurs pouvoirs depuis juillet 2014). Pour qu'une
discipline fonctionne il faut un minimum de coordination entre ses
représentants au sein des différentes instances. Cette coordination n'existe
pas. Chacun fait de son mieux, comme a son habitude (pour les plus anciens),
dans son secteur.
Notez que pour les autres disciplines, leur abondante représentation dans
les différentes instances et organes de direction (regardez bien l'organigramme fédéral) et la
multiplicité des compétitions multiplie les contacts et facilite les décisions,
ou au moins leur préparation. Il n'en est rien pour le culturisme dont les
acteurs ne disposent actuellement, au mieux, que de 3 occasions de rencontre
lors de compétitions nationales (interzones et finales), qui ne permettent que
la rencontre rapide d'un petit nombre d'acteurs seulement.
Et les comités régionaux? Comme vous savez, seules quelques régions ont des
responsables culturisme; encore
moins ont une commission culturiste, et seulement 4 régions organisent encore
un championnat régional. Cela fait peu d'occasion de rencontres entre athlètes,
dirigeants et arbitres. Peu d'occasion de vivre et promouvoir le
culturisme.
Ainsi, la seule dynamique fédérale, à supposer qu'elle fonctionne
correctement, et en l'état actuel des structures, ne peut suffire à "réveiller"
le culturisme. Compte-tenu de la dispersion des représentants du culturisme
dans les instances fédérales et du très petit nombre de régions où le
culturisme est organisé, une coordination est nécessaire. Sous quelle forme?
les statuts ne le prévoient guère. Certains ont pu penser que la CSNC est
l'organe désigné, mais son rôle statutaire, sa position dans l'organigramme fédéral (une mention
tout en bas et seul son président est cité), sa composition ne lui en donnent
pas les moyens. Ce n'est pas non plus le rôle statutaire.
Non, le culturisme n'est pas simplement "soluble" dans la fédération, il a
besoin d'un organe de direction et de coordination interne avec des moyens
adaptés.